Les Moaïs


Au cœur de tous les mystères de l’île de Pâques : les moaïs ! Véritables emblèmes de l’île, ces géants de pierre intriguent même les voyageurs les plus blasés.

Pourquoi ont-ils été construits ? Que représentent-ils ? Comment ont-ils été fabriqués ?…

Et surtout, grande question : comment les habitants de l’île ont-ils réussi à déplacer ces monolithes de plusieurs tonnes d’un bout à l’autre de l’île ?



PRÉSENTATION et VOCABULAIRE


Les moaïs sont construits en tuf : cendre volcanique solidifiée, de porosité élevée et de faible densité. Beaucoup plus tendre et légère que le basalte que l'on trouve partout dans l'île et dont sont faits les outils de taille

Même si les dates divergent un peu selon les chercheurs, les statues auraient été construites entre 1200 et 1600 après JC.

Elles étaient exposées sur un « ahu » ou plateforme centrale et étaient coiffées d’un « pukao » et parées d’une paire d’yeux de corail aux iris rouges de tuf volcanique ou noir d’obsidienne. Ces yeux, placés au dernier moment sur la statue, auraient eu une fonction importante pour les rapanuis : ils représentaient l’âme de l’ancêtre personnifié dans le monolithe et activaient le « mana », le pouvoir protecteur des moaïs.



Pukao : coiffe ou chapeau ?

Le pukao est la coiffe du moaï : une sorte de chapeau rond de pierre volcanique rouge car riche en fer.

Ces pukaos sont réalisés dans un matériau différent de celui des moaïs, la pierre utilisée étant extraite de la carrière de Puna Pau (proche du village d’Hanga Roa). La façon dont les Rapa Nui réussissaient à transporter et surtout à placer le pukao sur le moaï reste encore un mystère, un pukao pesant en moyenne une dizaine de tonnes !

Les avis divergent sur la signification de ces pukaos. Pour certains, ils représentent un chapeau, pour d’autres, la coiffe typique de l’époque, les cheveux remontés en chignon. D’après cette dernière théorie, les chefs des clans se teignaient leur longue chevelure en rouge avec de la terre ocre, et s’en faisaient un chignon au sommet du crâne.


Ahu : la scène des moaïs

On recense sur l’île de Pâques aux alentours de 300 plateformes, ou ahu, la majorité ayant été détruite par l’homme mais également par les animaux ou les éléments de la nature (raz-de-marée…).

Construits généralement dans l’axe de la mer, ces ahus varient en forme et matériaux utilisés selon l’époque de construction, la région et le clan auquel ils appartenaient. Les plus grands remontent à l’époque de l’apogée de la civilisation rapanui : entre le 12ème et 17ème siècle. Certains présentent un alignement astronomique correspondant aux différents solstices.

En plus de supporter le poids des moaïs, certaines de ces plateformes étaient utilisées comme chambre funéraire, abritant des ossements humains.


L'orientation des Moais

En grande majorité, les statues tournaient le dos à la mer et faisaient face au village. Des soubassements de maisons ont été retrouvés, échelonnés sur des terrasses aux abords des ahus. Les hommes bâtissaient leurs maisons, sous le regard des statues se plaçant ainsi sous la protection de leur "mana".

Certains moaïs sont cependant tournés vers la mer où c'est du moins ce que pensent certaines personnes....Il s'agit des sept "frères" du Ahu Akivi qui représentent, selon la légende, les 7 premiers explorateurs de l'île venus de Polynésie. Pour d'autres, ces statues regardent bien en direction d'un ancien village.

Là encore, il n'y a pas consensus.


Les Moaïs en chiffre :

887 moaïs recensés

288 moaïs ont été transportés à travers l’île et dressés sur des ahu, des terrasses sacrées. Le plus imposant des moais déplacés est couché, il fait 10 mètres de long et pèse 74 tonnes.

397 moaïs n’ont jamais quitté la carrière de Rano Raraku. Le plus gros, Te Tokanga, mesure 21 mètres et pèse environ 150 tonnes.

92 moaïs abandonnés en cours de transport

Et une dizaine de moaïs exilés à l’étranger, exposés dans des musées : 1 au Chili continental, 1 en Nouvelle Zélande et 7 en Europe.



Les 3 mystères des moaïs


Outre la possibilité d’une aide de nos amis extraterrestres (défendue entre autres par le Suisse Erich von Däniken), d’autres idées sont nées pour tenter d’expliquer les méthodes de construction et de déplacement des géants de pierre.

Si certains, comme le norvégien Thor Heyerdahl, attribuent la construction des moaïs aux (pré)incas, la majorité s’accorde à reconnaître dans ces monolithes l’œuvre des Polynésiens.

Mais si les auteurs sont connus, les techniques, quant à elles, restent mystérieuses ! Comment ont-ils été construits ? Comment déplaçaient-ils ces géants de pierre ? Et comment les montaient-ils sur leur plateforme ?



La construction des moaïs


Construire les moaïs est la première étape. Extraire de la roche des monolithes mesurant en moyenne 4 m de haut et pesant en moyenne 14 tonnes… ce n’est pas une mince affaire ! Le plus grand spécimen de moaï de l’île mesure 10 mètres de haut et pèse 74 tonnes.

Le plus grand moaï, si l’on compte ceux qui sont encore en cours de travail dans la carrière, mesure en réalité plus de 21 mètres et pèserait 170 tonnes !

Les théories actuelles avancent que les premiers moaïs avaient une taille humaine, puis ont évolué pour devenir ce que l’on connaît de nos jours.

D'après les connaissances, chaque tribu se subdivisait en familles-clans, et ce sont elles qui commandaient la fabrication et l'érection de ces statues. Elles représentaient des gens importants du clan. La grandeur de la statue était une façon pour le clan de manifester sa puissance.


Une visite au site Rano Raraku permet de visualiser les méthodes des rapanuis à la source : certains moaïs sont encore en cours de taille, à moitié extraits de la montagne. Ces monolithes étaient ainsi taillés directement dans la roche, en commençant par tailler la face avant, sans détacher le dos de la paroi.

Le Norvégien Thor Heyerdhal fit l’expérience, en 1950, de tailler un moaï avec les outils de l’époque (grands pics pour le gros œuvre et outils fins en basalte et obsidienne) et tira la conclusion qu’il faudrait 12 à 15 mois pour extraire un moaï de taille moyenne.



Les moaïs : pas que des têtes !

Rares sont ceux qui s’en souviennent, mais les moaïs ne sont pas que des têtes ! En 2011, 90 statues ont été excavées afin d’étudier la face cachée de l’iceberg… pour des révélations surprenantes : plus de la moitié des moaïs se trouve enfouie sous la terre !

Ces monolithes sont munis d’un corps, de bras et de main et certains, représentant un personnage féminin, ont un ventre gonflé et les mains posées autour du nombril. Plus étonnant encore, des inscriptions ont été trouvées au dos des géants de pierre : des glyphes d’une écriture ancienne.

La question qui se pose maintenant est « Pourquoi ces monolithes sont-ils à moitié ensevelis ? ». Le sont-ils depuis l’origine de leur création ? La plupart des chercheurs s’accordent pour dire que ces géants ont été recouverts naturellement, peu à peu pour certains, brutalement pour d’autres, suite à un cataclysme par exemple. La thèse du déluge rejoint celle de la catastrophe naturelle pour expliquer le déclin de la société rapanui. Certains font également le lien (une fois de plus) avec le mythe de l’Atlantide et du continent Mu…


La construction des moaïs comporterait 4 étapes :


Tailler le moaï dans la paroi rocheuse

Détacher le moaï de la roche

Faire glisser le moaï le long de la roche, jusque dans un trou creusé en contrebas

Finir de tailler et graver le dos du moaï



Le déplacement des moaïs


Ces géants de pierre ont, en moyenne, été déplacés sur une distance de 5 km depuis la carrière ; certains ayant parcouru jusqu'à 18 km. Les archéologues ont retrouvé les traces des routes empruntées à l’époque : quelque 25 km de pistes sont encore visibles sur les images satellites.

Mais plus que « Quels chemins ont-ils empruntés ? », la vraie question est « Comment ont-ils été déplacés ? » sachant que les anciens pascuans ne disposaient d’aucun animal de trait.

De nombreuses théories tentent d’expliquer le déplacement et l’érection de ces statues.



1- Le traineau

Cette hypothèse du traîneau, défendue par Jared Diamond dans sa théorie d’écocide, a été développée à différentes reprises, les deux représentants principaux étant Thor Heyerdahl et Anne Van Tilburg.


Thor Heyerdahl

La méthode du traîneau a ainsi été proposée une première fois par l’archéologue norvégien Thor Heyerdahl dans les années 50. Son idée : mettre le Moaï sur un traineau et le tirer « sur le chemin des Moaïs » à l’aide de cordes.


Anne Van Tilburg

Fin des années 90, l’archéologue américaine Anne Van Tilburg a défendu une théorie similaire : un traîneau en bois attaché par des cordes et positionné sur des rails faits de rondins de bois et maintenus par des traverses. Le moaï était ainsi glissé couché, sur le dos ou sur le ventre.

Cette archéologue réalise une expérience à taille réelle lors de ses recherches : une mise en situation avec une soixantaine de personnes tractant un moaï de 12 tonnes. Son essai démontre qu’il est possible de déplacer un monolithe à sur 14 km 1/2 en moins d’une semaine.

L’avantage de la théorie du traîneau est que l’on ne risque pas d’abîmer le moaï sur le trajet.

Mais l’inconvénient majeur reste l’usage important du bois, ressource limitée sur l’île. Déplacer ces colosses aurait donc exigé le sacrifice de dizaines d’arbres, mais aussi de l’écorce et des fibres pour confectionner des cordes.



2- Les rondins de bois

Une variante à la théorie du traîneau : celle des rondins de bois, proposée par Charles Love à la fin des années 80. Pour ce géologue nord-américain, les moaïs ont été déplacés debout sur un traîneau roulant sur des rondins de bois, tiré par des cordes.

Nous savons aujourd’hui que les Polynésiens utilisaient principalement les rondins pour déplacer de lourdes charges, mais, mis à par cela, aucune preuve ne vient étayer la théorie de Love.



3- Les poteaux en V


L’anthropologue nord américain William Mulloy, dans les années 70, avança une théorie originale. Sa méthode repose sur l’usage de deux grands poteaux unis en V, attachés au cou du moaï et un traîneau incurvé en dôme de Y pour protéger le ventre de la statue qui repose sur le ventre. En bougeant vers l’avant des poteaux et en tirant les cordes, le moaï pouvait être traîné en profitant du balancement produit par la courbe du support.

Ici également, aucune preuve (ou trop peu) ne vient étayer la théorie.



4- Les moaïs marcheurs : « la théorie du déplacement de frigo »


La tradition orale sur l’île de Pâques parle de moaïs qui «marchent». Des farfelus ont voulu y voir le signe de l’intervention d’extraterrestres. Mais en 1982, un chercheur tchèque, Pavel Pavel, décida de prendre cette légende au pied de la lettre. Remarquant que le centre de gravité de ces monolithes, à la base large, au gros ventre et à la tête étroite, était situé très bas, il conclut qu’un moaï debout était relativement stable, un peu comme un culbuto. Restait à le démontrer : avec son équipe, il façonna une réplique de moaï de 4,5 mètres et douze tonnes. Les hommes lui passèrent des cordes autour du cou et, placés de part et d’autre, ils commencèrent à tirer avec précaution pour la déplacer. Succès.

Encouragés par ce résultat prometteur, trois chercheurs, dont deux Américains et un rapanui, Carl Lipo, Terry Hunt et Sergio Rapu, ont approfondi la question. Dans leur essai The Statues that walked (2011), ils l’affirment : les moaïs «marchaient». A Hawaï, dix-huit hommes ont transbahuté sur une centaine de mètres une réplique de moaï, haute de trois mètres et pesant cinq tonnes, en la faisant se dandiner, un peu comme un réfrigérateur lors d’un déménagement. Pour les moaïs de grandes dimensions… la tâche devait être plus difficile, ce qui explique également certains moaïs brisés abandonnés sur la route. Le moins que l’on puisse dire est que cette technique est visuellement spectaculaire ! Le géant de pierre peut se déplacer ainsi à une vitesse moyenne de 1,35 km/h (face à 0,5 km/h pour la technique du traîneau de Van Tilburg).

Ils sont convaincus que les statues n’auraient pas pu être déplacées à l’horizontale car les rapanuis auraient été incapables de les relever. A la sortie de la carrière, les moaïs sont finis debout et ensuite déplacés dans la même position

Un argument de poids plaide en faveur de cette théorie : la plupart des moaïs qui n’ont pas atteint leur destination – et ils sont nombreux – reposent sur le ventre. Or, étant donné leur bedaine, si les statues avaient été posées sur des rondins, la logique aurait voulu qu’on les allonge sur le dos pour les transporter. «La seule façon d’expliquer la position de ces statues à terre est qu’elles se tenaient debout au moment où elles ont chuté», analyse le professeur Lipo. Selon lui, la forme des statues est justement la clé pour comprendre la façon dont elles étaient transportées : elles ont été sculptées de manière à pouvoir se dandiner. A noter que le plus colossal des moaï à avoir été déplacé mesure dix mètres et pèse près de soixante-quinze tonnes !

La «marche» des moaïs met donc à mal la thèse de Jared Diamond, qui attribuait la déforestation de l’île à l’utilisation intensive de troncs d’arbres… «L’idée que le bois était employé pour déplacer les moaïs repose uniquement sur des spéculations, estime Carl Lipo. Des hypothèses basées sur le seul fait que les Européens, eux, procédaient ainsi.» Comme les Vikings pour déplacer leurs navires sur le sol, par exemple.



Mais malgré un test en situation et la base culturelle de cette théorie, la véracité de cette hypothèse a été critiquée.


« Ce qu’ils ont fait s’apparente plus à une cascade qu’à une expérience. Ces travaux ont sorti les statues de leurs contextes archéologiques. Je pense que chaque fois que l’on fait ça, même avec précaution, on entre dans le domaine du fantastique et de la spéculation à un niveau qui n’est pas scientifique. » (Jo Anne van Tilburg)

Un des arguments contraires est la dangerosité de cette méthode pour de possibles chutes de moaïs, qui, dans cette position, causeraient la destruction du géant. Est-il envisageable qu’après plusieurs mois de travail de taille de la pierre, les rapanuis risqueraient de détruire leur beau géant en le transportant ?

L’observation des moaïs abandonnés sur les routes de transport répond partiellement à cette question : oui, ils pourraient avoir pris ce risque ! Car les géants brisés gisant le long des routes semblent tombés dans une position validant la thèse du transport à la verticale : la tête en avant dans les pentes descendantes et sur le dos dans les montées.

Autre argument en faveur de cette théorie du déplacement vertical : la majorité des statues sont abîmées à leur base, sans doute à cause des frottements lors des déplacements.



5- Les théories locales


Lors de notre séjour, nous avons posé plusieurs fois la questions à des locaux, et voici leurs réponses :

Les rapanuis déplaçaient les moaïs en les portant, comme une mère porte son enfant...

A cette époque, il y a avait beaucoup d'énergie...le roi levait son sceptre et disait « moaï marche » et le moaï marchait...



L’édification des moaïs


Transporter le moaï, c’est bien beau, mais il faut encore le relever (sauf dans la théorie du moaï marcheur) et le mettre sur sa plateforme ! Nouveau challenge, nouveau mystère…

L’on retrouve comme grands courants de pensée d’un côté James Mulloy et Thor Heyerdahl, avec la technique des leviers, et de l’autre Jo Anne Van Tilburg, avec la technique des rampes.



1- La technique des leviers


Les pascuans firent une démonstration à Thor Heyerdhal et construisirent une rampe de pierre en pente douce le long d’un ahu. Ils ont ensuite tiré le monolithe, la base en avant ; puis soulevé la tête de quelques centimètres grâce à des leviers de rondin, permettant de glisser des pierres sous l’imposante tête pour la maintenir en position et répéter l’opération, surélevant la tête de degré en degré jusqu’à positionner la statue debout, en position finale.



2- La technique des rampes


Pour Jo Anne Tilburg en revanche, une première rampe de transport jusqu’au sommet de la plateforme était créée, puis une seconde rampe de pierre, afin de surélever le moaï posé sur des rondins de bois.



SIGNIFICATION


La signification des moaïs reste un mystère...


1. Culte des morts


Ils n'étaient ni anges, ni démons, ni dieux. Ils représentaient les ancêtres et faisaient parti du culte des morts des rapanuis. Les premiers ahu portaient la représentation du chef qui débarqua en premier, avec sa famille sur l'île : "le premier roi".

Puis, peu à peu, par contamination, envie de faire mieux que son voisin, les chefs des tribus connexes ont eux aussi garni leur ahu de Moai.

Quand un chef ou autre membre important de la tribu décédait, on sculptait un moaï à son effigie. Ce moaï, était positionné dos à la mer et le regard porté vers sa tribu de manière à ce qu'il eût à vue le lieu d'origine et les descendants du défunt. Il devenait alors un puissant protecteur.

Ainsi, la religiosité et une saine compétition entre une douzaine de tribus pour surpasser les autres avec des statues toujours plus grandes constituent la principale raison d'être des moaïs.



2. Guerre et paix


Une des hypothèses est l’arrivée sur l’île d’une tribu d’origine péruvienne dans le milieu du 15e siècle. Celle-ci aurait réduit les autochtones au rang d’esclaves. On sait que certaines civilisations sud américaines de l’époque étaient extrêmement développées et particulièrement sanguinaires. Cette tribu aurait donc fait ériger ces statues à leur image dans un but de vénération pour les esclaves et afin de leur rappeler qu’ils étaient les intermédiaires entre les Dieux et eux. Dans un souci d’effrayer la population, elles étaient tournées dos à la mer comme un mirador pour surveiller les terres, tout en ayant les yeux rivés vers le ciel. Mais cet égo aurait pris fin avec le soulèvement des esclaves à la fin du 17e siècle. Ce qui expliquerait le facial sud américain des statues. Les petites oreilles étant les pascuans, et les grandes oreilles les péruviens.

Malheureusement aucune preuve ne peut étayer cette affirmation puisque la dernière lignée de descendants de cette époque s’est éteinte au début du 20e siècle, emportant avec elle toutes les réponses à ces mystères.



Les moaïs de l’île de Pâques : au coeur de tous les mystères

Rien n’y fait : malgré l’abondance des théories autour de ces géants de pierres, les célèbres monolithes préservent leur aura mystérieuse. De la construction au déplacement, ces statues ont encore beaucoup à nous apprendre des techniques de la civilisation de l’île de Pâques.



Ce que l'on sait avec certitude, c'est que toutes les statues de l'île ont été renversées de leur plate-forme... La destruction de tous les moaïs fut l’œuvre de l'homme.

Là encore 2 hypothèses pour l'expliquer :

- Durant près de deux siècles, des luttes entre tribus et entre clans familiaux eurent lieu pour l'acquisition du pouvoir, principalement dues au manque de ressources sur l'île et à l'attribution du pouvoir. Étant donné l'importance que revêtaient les moaïs pour les clans, la destruction de ces statues ou leur renversement des ahu fut un des moyens utilisé par les guerriers pour atteindre les familles. Il était donc de bon ton de renverser les moaïs des clans adverses afin de les priver de leur « mana » ou pouvoir protecteur. Le « mana » s'exprimant à travers les yeux, les statues étaient reversées sur le ventre afin que ceux-ci soient enfouis dans la terre et perdent leur pouvoir.

- les insulaires ont perdu la foi dans les moaïs en s'apercevant que des générations et des générations avait consacrée leur temps et leur énergie à ces idoles sans rien recevoir en contrepartie de la part des dieux.


Beaucoup se sont cassées et ont souffert de l'exposition aux facteurs environnementaux. Elles ont été laissées à l'abandon durant plus de 200 ans .

Les quelques 50 moaïs que l'on peut voir aujourd'hui debout ont été restaurés à partir de 1955.


Emblème de l’île par excellence, ces visages muets sont également la clé pour comprendre l’histoire de ce peuple, de ses origines à son déclin… Et il est probable que certains mystères les entourant restent à jamais...

Malgré tout, si les moaïs étaient censés apportés richesse, prospérité et protection, nous pouvons dire qu'ils ont, peut être un poil à retardement, jouer leur rôle pour faire de Rapa Nui ce qu'elle est aujourd'hui....