Délester de quelques euros (110 pour être exact, ça pique!) et notre pass 3 jours en poche, nous commençons matinalement cette première journée !

Matinalement pour profiter d'un frais relatif mais également pour éviter les foules (comprendre les bus de chinois!).

Nous avons choisi de faire la visite en tuc-tuc (c'était ça où le vélo!!!) accompagné par Kossal, le chauffeur qui est venu nous chercher à l'aéroport ! L'occasion fait le larron !

Nous lui faisons confiance et c'est parti !


Mais tout d'abord, c'est quoi au juste Angkor ?

Et bien ce n'est pas seulement, comme peuvent le penser certains (dont moi avant de me renseigner sur le sujet!), Angkor Wat, le plus célèbre des temples d'Angkor figurant notamment sur le drapeau cambodgien. C'est bien plus que ça.

En 889, le roi Yasovarman Ier (à vos souhaits!), fonde une capitale qui porte son nom. Adepte de Shiva (déesse hindoue), il avait besoin d'une montagne sacrée pour y installer les dieux. Mais les cambodgiens l’appelleront simplement Angkor qui signifie « capitale ».

D'abord hindoue, Angkor devient bouddhique vers 1181, avec l'accession au trône de JayavarmanVII (à vos amours!). Le nouveau roi cherche à protéger son pays et sa capitale, mais étant bouddhiste, c'est un nombre important de temples dédiés à Bouddha qui sont édifiés (gommant parfois au passage le passé hindou).

La glorieuse capitale de l'empire khmer aura vécu plus de 500 ans , jusqu'à son déclin au XIVème siècle. L'ensemble s 'étendait sur près de 3000 km² et était la plus grande ville de l'ère préindustrielle avec près de 800000 habitants. La citée fut abandonnée par la cour vers 1430 à cause des attaques siamoises mais également d'une combinaison de facteurs environnementaux (inondation, surpopulation et déforestation) . Malgré le déclin, les temples n'ont jamais été abandonnés et n'ont jamais cessés d'être des lieux de cultes. Mais livrée aux pillages, l'ancienne capitale perd beaucoup de ses richesses et la majeure partie du site devient le royaume de la nature.

Il faudra alors attendre le XVIème siècle pour qu'Angkor soit « redécouverte » et que commence la restauration mais également le pillage (encore). Forcément, dans les années 1980, « 1kg de pierre vaut 1kg d'or »... Heureusement, le site aujourd'hui classé au patrimoine mondiale de l'UNESCO fait l'objet d'une protection et d'une restauration active à laquelle participe la France, le Japon, l'Inde ou encore les États-Unis (entre autres).


Nous commençons par le Banteay Kdei, dès l'ouverture ! Nous avons choisi de faire le Petit Circuit, à l'envers, en espérant avoir moins de monde. Pour le coup, nous sommes bons, puisque nous sommes presque seuls sur le site, magique ! La « Citadelle des cellules » est un vaste monastère bouddhique de la fin du XIIème siècle. Une entrée surmontée de 4 visages de 2m de haut, des bas reliefs finement sculptés, une atmosphère paisible de début de journée... Ça commence bien !


Puis le Ta Phrom, rendu célèbre par le film Tomb Raider. Les conservateurs ont fait le choix de sauvé les principaux monuments tout en l'abandonnant en partie à la nature. Ça donne donc un ensemble à la fois protégé et « pris au piège » par la forêt. C'est surtout le fromager, arbre utilisé autrefois pour fabriquer les boîtes de fromage, qui est un prédateur redoutable du fait de ses racines qui rampent sur les murs puis s'insèrent entre les pierres pour finir par faire éclater les édifices.

Construit vers 1186, ce fut l'un des plus grands temples d'Angkor dont la tour centrale croulait sous les pierres précieuses et où les dignitaires mangeaient dans une vaisselle en or !

Certains bouddhas ont le visage effacé, conséquence d'un retour à l'hindouisme de la part de Jaryaravaman VIII qui a voulu « gommer » les traces du bouddhisme instauré par son prédécesseur.

Un temple figé dans le temps où l'on se prend, le temps d'une visite, pour un explorateur, un aventurier ou une archéologue belle, intelligente et athlétique (Angelina, si tu m'entends!) ! Coup de cœur !


Nous allons ensuite au Ta Nei, dédié au culte bouddhique et délaissé des touristes. De nouveau presque seuls sur le site, nous pouvons, dans ce temple aux dimensions bien plus modestes que ces prédécesseurs, profiter de l'ambiance d'Angkor...sereine et sauvage à la fois.

Il est à signaler que c'est à ce moment que nous avons commencé à perdre les enfants... Trop de temples tue le temple !

Qu'à cela ne tienne, nous sommes venus pour voir Angkor, pas de chichi, on continue !


C'est au tour du Ta Keo, une pyramide massive construite au Xème siècle et dédiée au culte hindouiste, culminant à une cinquantaine de mètre. Sobre, carré, brut, efficace, tout ce que j'aime ! Petit coup de cœur.


Nous enchaînons avec Angkor Thom, une véritable ville fortifiée avec plusieurs temples, entourée de muraille de 8 m de haut, sur une longueur de 12kms, autour de douves de 100m de largeur. Ça plante le décor!

On y trouve :


Le Baphuon, dédié au culte du Lingam (symbole phallique représentant Shiva).Construit au milieu du XIème siècle, cette pyramide imposante est en partie écroulée à cause du temps et aussi car ils se sont servis de beaucoup de pierre du temple pour faire, au XVème siècle, un bouddha couché de 60m, ce qui déstabilisa pour le moins l'édifice !

Ça grimpe sec, c'est joli mais pas ouf.


La terrasse des Éléphants : datant du début du XIIIème siècle, cette terrasse de 350m de long, permettait probablement d'assister aux spectacles donnés sur la grande place.

Peu d'intérêt à être dessus mais marcher au pied de celle-ci en observant les éléphants taillés dans la pierre, j'avoue ça le fait !


La terrasse du Roi Lépreux : juste après la précédente ! Cette terrasse doit son nom à une petite statue, censée représentée JayavarmanVII, qui serait mort de la lèpre. Jolie mais en plein soleil à 12h, ça n'aide pas apprécier...


Le Bayon : après la pause déjeuner qui a requinqué tout le monde. A tel point que Morgan fera la visite avec nous (au lieu de rester dans le tuc-tuc à regarder du foot sur le portable de notre chauffeur...).

Construit entre la fin du XIIème et le début du XIIIème siècle, ce temple compte 34 tours (54 au départ) chacune ornée de 4 visages censés illustrer les 4 vertus du Bouddha : la sympathie au sud, la pitié à l'est, l'humeur égale au nord et l'égalité à l'ouest. De splendides bas-reliefs retracent des combats, la vie quotidienne des khmers et du roi.

Pyramide a 3 niveaux d'une hauteur de 43m, le temple montagne et ses visages figés dans la pierre qui semblent vous observer du haut de leur sérénité est un grand, un énorme coup de cœur.

Petit plus rien que pour nous : le site habituellement bondé n'est pas vide mais il n'y a pas grand monde ! Vive la basse saison ! Nous apprécions d'autant plus.


Nous sortons d'Angkor Thom par la porte sud, arche de plus de 23m de haut surmontée d'un Bouddha a 4 visages. De chaque côté du pont franchissant les douves, 54 statue de géants (côté gauche les divinités, côtés droit les démons) soutenant le naga sacré (serpent mythique de l'hindouisme). C'est « le barratage de la mer de lait » : épisode fondamental de la création de l'Univers qui produit « l'amrita », nectar d'immortalité, et engendre plusieurs êtres mythiques dont les apsaras (danseuses présentes sur de nombreux bas-relief sur tout le site).


Nous finissons la journée par le plus grand, le plus connu et peut être le plus majestueux des temples, j'ai nommé Angkor Wat !

Pour information, on considère que 300000 ouvriers et 6000 éléphants participèrent à sa construction ! Commencé au XIIème siècle, « la pagode de la ville » a vu sa construction duré 37 ans! Ce temple montagne est entièrement dédié à Vishnou (dont on retrouve une statue dans le mur d'enceinte).

Des douves, un pont (en restauration donc non praticable), une enceinte extérieure et se dessinent enfin enfin les 5 tours tant convoitées. Mais il faut encore 350m de chaussée et passer la façade principale pour entrer dans le temple à proprement parler.

Des bas-reliefs d'une finesse et d'une précision sidérante sont gravés sur 2m de haut et 200m de large. Ahurissant !

Puis c'est le sanctuaire : une succession de terrasses, d'escaliers, de cours et de petits autels jalousement gardé par les 5 tours. Symbole phallique vous avez dit ?

Les enfants, que nous avons forcé à nous accompagné en ce milieu d'après-midi quasi caniculaire, n'en peuvent définitivement plus ! Nous écourtons donc la visite avec la ferme intention de revenir pour approfondir.

Nous terminons tout de même en beauté, au bord du bassin aux ablutions (celui de droite!), avec une vue splendide de la façade et des tours se reflétant dans l'eau.

Un site mythique, presque mystique où, à l'instar du Macchu Picchu, tu te sens tout petit et tout ému quand tu y es pour de vrai après l'avoir tant vu en photo ! Sans surprise, un coup de cœur (mais peut-il en être autrement ?!).


Les singes, présents en nombre sur le site redonneront même un peu d'énergie à nos loustiques ! Mais pas suffisamment pour qu'ils ne sombrent pendant le trajet de retour !