Petit point historique rapide pour placer le contexte :

Le Laos fut un protectorat français de 1893 à 1954, faisant partie de l'Indochine Française (avec le Vietnam, le Cambodge ainsi qu'une petite portion de la Chine).

Les Français étaient peu nombreux en Indochine, qui n'était pas une colonie de peuplement mais en premier lieu une zone d'exploitation économique, grâce à ses nombreuses matières premières.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Indochine est occupée par le Japon tout en restant jusqu'au bout fidèle à Vichy.

En mars 1945, craignant un débarquement allié, les Japonais détruisent l'administration coloniale. Le vide du pouvoir à la fin de la guerre permet ensuite au Việt Minh, mouvement dirigé par les communistes, de proclamer l'indépendance du Vietnam. La France tente de reprendre le contrôle en réorganisant l'Indochine sous la forme d'une fédération d'États associés de l'Union française. Mais l'échec des négociations avec le Viet-Minh débouche, fin 1946, sur la guerre d'Indochine, conflit qui s'inscrit à la fois dans le contexte de la décolonisation et dans celui de la guerre froide.

La défaite française lors de la bataille de Diên Biên Phu sonne le glas de la colonisation. En juillet 1954, les accords de Genève mettent un terme à la guerre d'Indochine et marquent dans le même temps la fin de la Fédération indochinoise en reconnaissant l'indépendance du Vietnam, du Laos et du Cambodge.

Voili voilou, tout ça pour dire qu'hormi les maisons coloniales, la baguette, l'école franco-laotienne et les très nombreux touristes français (euh pas de rapport!), nous n'avons pas trouvé beaucoup de traces de la présence française ici... Je n'ai pas d'avis sur la question, c'est simplement une constatation.


Que font les Rabaut pendant 4 jours à Luang Prabang ?


Visiter des temples bien sûr ! La ville en compte beaucoup (plus d'une trentaine) et nous avons choisi, au gré de nos envies, de nos pas et de notre porte-feuille aussi :


Vat Sensoukharam : le temple était fermé mais l'extérieur est joli à voir.

Wat Xieng Thong : de belles mosaïques et un souci du détail dans les peintures murales, plusieurs petites chapelles à côté du temple principal qui appellent à la méditation, ou au calme en tout cas!

Wat Siphoutthabat : moins restauré et clinquant que les autres mais d'autant plus charmant, et nous étions seuls...

Petit point religion :

Au Laos, c'est le bouddhisme du « petit véhicule » ou Théravada qui est majoritairement pratiqué (tout comme en Thaïlande et au Cambodge). C'est le bouddhisme conformiste qui essaie de respecter rigoureusement la tradition en enseignant comment avancer sur la voie de l'Eveil et atteindre la Nirvana qui se traduit par le dépouillement de tout lien de souffrance et de désir. L'objectif est de se libérer du « samsara », le cycle des renaissances.


Monter au sommet du Mont Phousi (100m de haut tout de même) mais en pleine journée pour éviter la horde de touristes chinois qui déferle au moment du coucher du soleil. Très peu pour nous !

C'est joli, la vue est sympa mais sans plus, en gros : ouais bof.


Se balader dans les rues de la vieille ville, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Entre verdure, bâtiments coloniaux, rives du Mékong et de la rivière Nam Khan, petits ponts en bambou qui sont détruits à chaque mousson puis reconstruits, la ville a un charme indéniable.


Trouver un petit restaurant sympa pour admirer le coucher de soleil sur le Mékong en sirotant une bière ! Ça vaut vraiment le coup !


Essayer de faire dormir les enfants à une heure descente. Mais bon, pour le moment c'est peine perdue. Il va peut être falloir songer à la marijuana gentiment proposée dans la rue (et oui c'est comme ça au Laos!).


Se lever à 5h30 pour aller assiter au Tak Bat.

Chaque matin, les moines du bouddhisme Théravada qui ont renoncé à tous bien matériels et qui ne vivent que de l'aumône pour se nourrir, se vêtir et se déplacer....oui bon sauf ceux que l'on a croisé avec portable à la main, ray-ban et cigarette au bec....mais peut être que cela fait partie de la modernisation.... Bref, je disais, les moines sortent tous les matins pour la quête matinale des offrandes. La tradition de l'aumône remonte au 14ème siècle et est pratiquée dans plusieurs ville du Laos, mais est, parait-il, particulièrement impressionnante ici.

Les habitantes (je n'ai vu que des femmes...) sont assises sur les trottoirs et attendent le passage des moines pour mettre dans leur sébile (Baat) une boulette du premier riz de la journée (ou encore des fruits...).

C'est effectivement assez impressionnant de voir ces hommes arrivés, du plus vieux au plus jeune, drapés dans leur tunique safran, pieds nus, impassible (remballe ton sourire niais Karine) et s'arrêter devant chaque dévot un bref instant puis repartir. Un moment plein de solennité....

J'en ai même eu les larmes aux yeux lorsque j'ai vu un jeune garçon de l'âge de Morgan... Attention, pas de jugement, juste la constatation (s'il me fallait encore des preuves...) que nous ne naissons pas tous du même côté de la barrière et encore là au moins ils sont habillés et ont à manger....soit...

La rue principale de Luang Prabang étant bordée de temples, c'est logiquement là qu'il faut se rendre pour assister à cette procession. Mais en fait, on peut voir les moines partout dans la ville.

Mais en bonne touriste, je file tout de même jusqu'au centre, on ne sait jamais des fois que ce soit plus intéressant... Mais le passage devant un hôtel chicos avec ces touristes agenouillés sur leur coussin, bol de riz devant eux, en train de participer à une attraction (c'est en tout cas le désagréable sentiment que j'ai eu, après ils étaient peut être réellement bouddhistes...mais j'en doute vu que le personnel de l'hôtel était derrière eux aux petits soins....) et le nombre croissant de touristes à mesure que j'avançais, perche à selfie à la main en train de se dépêcher pour ne rien manquer...vite vite vite. Le coup de grâce m'a été donnée par ce jeune touriste qui trottinait derrière une rangée de moines Go Pro en avant..désolant et d'un manque de respect hallucinant. Du coup, j'ai fait demi-tour, hors de question pour moi d'aller participer à ça, de regarder ces moines comme des bêtes de foires juste histoire de prendre une photo. D'ailleurs je n'en ai prise aucune, cela me semblait déplacer dans le silence et la religiosité du moment.

Je ne critique pas (enfin si un peu quand même...), mais pour que la ville publie une liste de bonnes conduites, de règles de base les plus élémentaires que tout adultes normalement cortiqué devrait avoir intégrer depuis un bon moment déjà, c'est que les touristes font n'importe quoi. Tout ça pour avoir quoi, une photo mémorable (et encore..) dans un album ???.... Mais où va-t-on pour ne même plus être capable, en tant que visiteur, de respecter les autres chez eux....

Bref, le Tak Bat, en tant que touriste, se vit en se faisant tout petit pour ne pas déranger, avec respect et humilité, et alors il invite au recueillement...


Aller aux cascades de Kuang Si. Après négociation serrée, nous trouvons un tuc-tuc qui nous emmène pour 200000 kips (oui on est riche au Laos!) tous les 9 (nous avons retrouvé Mélanie, Simon et les enfants!!!) jusqu'aux cascades situées à une trentaine de kilomètres de la ville.

Nous en avons vu des cascades durant notre voyage, des hautes, des moins hautes, des brunes, des vertes, des pas claires mais nous avons fait OUAH (le premier d'Asie!!!) devant celles-ci !

Pour les atteindre, il faut d'abord traverser le « Bear Rescue Center », un sanctuaire mis en place afin de protéger les ours à collerette, espèce menacée à cause du braconnage pour l'utlisation de leur bile dans la médecine chinoise afin de soigner les mots de têtes sévères.

Et puis les chutes d'eau... Mélange de bleu turquoise de l'eau et de vert émeraude de la végétation, la rivière se déverse sur plusieurs étages, formant des piscines naturelles qui invitent à la baignade. Nous ne nous sommes d'ailleurs pas privés ! Un peu fraîche mais tellement agréable !

Au bout, il y a le clou du spectacle : la grande cascade qui dévale une falaise de plus de 60m de haut ! Superbe. Un petit chemin permet de faire chauffer les mollets jusqu'au haut de la cascade. Comme nous sommes venu de bonne heure, il n'y a presque personne et la balançoire au dessus de l'eau est une invitation à la baignade !

Pour ma part, je ferais un petit aller-retour de 6kms jusqu'à une grotte que je ne verrais finalement pas...Penser à prendre quelques sous avec vous si vous comptez vous y rendre car il faut (encore...) payer pour y accéder... Mes poches étant vides, je suis repartie ! Mais la balade en forêt était très sympa et surtout, surtout, silencieuse....le bonheur !!!

Au final, le site est vraiment beau, vraiment mieux tôt le matin et vraiment à ne pas manquer !


Passer l'après-midi à l'ombre à manger des fruits, discuter avec les copains, manger des chips, boire une bière en discutant avec les copains, la belle vie quoi ! Pour finir avec un pad thaï tout juste délicieusement bon au Bamboo Garden ! Nous ne nous lassons pas de la cuisine asiatique, c'est bon signe !