Une information importante pour commencer la journée : à ceux qui pensent, comme moi, qu'une paire de basket lavée à grande eau afin d'en enlever la boue incrustée, pourra sécher en une nuit à côté d'un petit feu.... La réponse est définitivement : NON ! Heureusement que avons une paire de rechange pour Morgan !
Deuxième parc : le parc national Conguillio dominé par le volcan Llamai qui n'est que le deuxième volcan le plus actif d'Amérique du Sud ! Morgan aura d'ailleurs régulièrement peur qu'il se réveille brusquement lors de notre passage !
Changement radical de décor. Nous traversons des paysages lunaires, façonnés par les coulées successives de lave. La dernière éruption date du 1er janvier 2008.
Les coulées qui nous voyons datent de 1926, 1957... et la végétation peine vraiment à reprendre ses droits. Surréaliste !
A bord de notre voiture ,à qui nous avons répété qu'elle était un 4X4 pour la conditionner à cette journée, nous passons par la laguna Verde, la laguna Arcoiris avant d'entamer notre petite balade quotidienne : le mirador Los Condores. Le but du jour était le mirador Sierra Nevada...mais le sentier est plein...de neige ! Et nos chaussures n'étant pas forcément imperméables (cf hier!) nous nous contenterons de ce point de vue..magnifique !
Pas de condor aujourd'hui, mais une vue magistrale sur le lac Conguillio, le volcan, les montagnes enneigées et toujours les araucarias. Et une bataille de boules de neige qui nous aura bien fait rire pour couronner le tout !
Nous terminons par la cascade Truful Truful et le sentier avec vue sur la rivière et sur le travail d'érosion de l'eau qui a mise à nues les strates correspondant aux différentes éruptions à travers les millénaires. Très chouette !
Les enfants ont adoré ramassé des pierres volcaniques pour compléter leur collection !
Coup de cœur pour ce parc chilien aux multiples facettes !
Point culturel :io
Les Mapuches (« peuple de la terre » en mapudungun) sont un ensemble de communautés aborigènes de la zone centre sud du Chili et de l'Argentine, connues également sous le nom d'Araucans (cette dernière dénomination ayant été donné par les espagnols aux indigènes peuplant originellement la région historique d'Araucanie).
Les Mapuches ont du faire face aux Incas, puis aux espagnols. Comme ça ne suffisait pas, entre 1860 et 1880, ce sont le Chili et l'Argentine qui entreprirent des guerres de conquête contre les Indiens vivant au sud du continent et qui viendront finalement à bout de la résistance mapuche. Des milliers de morts et la perte de leur territoire plus tard, les survivants furent déportés et le reste des terres fut déclaré bien national puis vendu ! Au 20ème et 21ème siècle, les Mapuches subissent un processus d'acculturation et d'assimilation aux sociétés chiliennes et argentines. Mais des manifestations de résistance culturelle centrées sur la propriété des terres, la reconnaissance de leur organisation et la pratique de leur culture éclatent. Deux aspects de revendication prédominent : un retour aux racines culturelles et la réappropriation des terres ancestrales aujourd'hui détenues par de grands domaines agricoles (haciendas), des société d’exploitation forestière et des multinationales du textile (Benetton!!!).
Un petite légende mapuche en guise d'histoire du soir : Tentén Vilu y Caicai Vilu, la lucha de dos serpientes.
La légende de la géographie et de de l'origine de l'archipel chiloien et des montagnes du sud du Chili.
Le Tentén Vilu est la déesse de la Terre et des volcans, un esprit généreux et protecteur. Caicai Vilu est le dieu de l'eau à l'origine de tout ce qui l'habite et règne sur les mers.
Selon le mythe, il y a des milliers d'années, la province de Chiloé (aujourd'hui une île) était attachée au Chili. Un jour, un serpent monstrueux est apparu et a inondé les plaines, les vallées, les montagnes pour se débarrasser des hommes. Tentén Vilu, pour les protéger, a riposté en élevant le sol créant ainsi les montagnes. La bataille dura longtemps. Tentén Vilu remporta la victoire mais ne réussit pas à garder l'unité du pays qui pris alors la forme qu'on lui connaît aujourd'hui. Les hommes, femmes et enfants qui ne sont pas parvenus à s'enfuir furent changés en animaux marins ou en pierre. Ceux qui y parvinrent purent prolonger l'humanité.