Ça y est, il est 7h30 du matin et nous montons à bord du 4X4 direction le Sud Lipez et le Salar d' Uyuni que nous mettrons 4 jours à atteindre !

Nous sommes en compagnie de notre chauffeur-guide-mécanicien : Enselmo et de notre cuisinier personnel (excusez du peu!) : Hector.

Après un arrêt au marché pour faire des provisions de feuilles de coca (je vous en dirais la double utilité plus tard!) nous nous mettons en route.

A la sortie de la ville, Enselmo et Hector jettent chacun une poignée de coca par la fenêtre, en offrande à Patchamama (première utilité!!).

Premier arrêt à Sillar et là on se dit que ça commence fort ! Les photos, une fois de plus, ne rendent pas justice à ce que nous avons sous les yeux.

Nous passons ensuite par Awana Pampa et ses lamas, beaucoup de lamas ! Et nous sommes déjà à 3900m d'altitude !

Nous mangeons au village de Cerrillos, avec ses maisons en briques de terre et ses toits en paille. La vie doit être rude ici... Les enfants de l'école sont en pause lecture sur la place du village et intrigués par nos enfants (le blond a aussi la côte en Bolivie!), ils se regroupent autour de nous. Mais comme nous avons fait des sauvages, pas d'échange...dommage.

Nous arrivons ensuite au Mirador San Pablo, où se trouvent quelques femmes assises par terre, abritées par des demis-cercles de pierre (ça souffle fort quand même!), qui vendent des bonnets, gants, écharpes...en laine de lama et d'alpaga. Là aussi, les conditions de vie sont difficiles...

S'en suivent les Ruinas de San Antonio de Lipez (Pueblo Fantasma ou le petit Machu Picchu...un poil exagéré mais bon!). Ce sont les ruines d'un village de conquistadors espagnols venus exploités les mines d'or et d'argent. La légende raconte que le diable, sous la forme d'une femme, serait descendu de la montagne pour punir les colons d'exploiter la Terre en les tuant, ce qui aurait entraîné la désertion du village. La version plus officielle et moins théologique parle d'une épidémie !

On a vu nos premières vizcachas : animal étrange qui semble résulté du croisement entre un lapin et un écureuil ! Et aussi des vigognes, qui contrairement au lama qui n'est que domestique, sont sauvages !

Le tout avec le volcan Ceno Maravilla qui veille sur nous !

La Laguna Morejon et le volcan Uturunku (qui culmine à 6008m) en toile de fond marque le dernier arrêt de la journée. On aperçoit même quelques flamands roses au loin...

Nous rentrons dans la réserve Eduardo Avaroa pour notre première nuit dans une maison rustique sans chauffage (à 4200m au tout début du printemps!) et sans douche dans le petit village de Quetena Chica! Mais après avoir admirer la voie lactée et avec 4 couvertures, un sac de couchage et un brossage de dents express, on est au top et on s'endort à 21h en 2 secondes ! Bon ok, sauf Oliv qui n'aime toujours pas l'altitude !

En résumé, nous avons parcouru 375kms de piste où les paysages ont changé à chaque virage : la pampa, les montagnes, les cailloux, les falaises, les volcans, le sable.... Un « ouah » toutes les 3 minutes, des couleurs splendides, des animaux en pagaille...une nature exceptionnelle à perte de vue !

Pour sûr, ça commence fort !


Réveil matinal pour ce deuxième jour et un départ dans le froid, version je vais au ski mais sans neige !

Premier arrêt à la laguna Hedionda Sur où nous voyons un pauvre petit flamand rose pris au piège dans la glace (j'avais bien dit qu'il faisait froid!).

Puis la laguna Kollpa, ses flamands roses en vol et le blanc du carbonate de soude...

Encore une laguna : la Laguna Saltada dont le blanc, cette fois, est du bore (utilisé pour la fabrication du verre). Il y a une coopérative d'exploitation mais elle ne fonctionne pas en ce moment car le prix du bore est trop bas. Les familles vivent donc des lamas ou bien les hommes vont travailler au Chili... Le tout avec la Cordillère des Andes en toile de fond.

Arrêt suivant au Désierto de Dali (le peintre est venu en 1985) avec (encore!) un changement de décor : pas de végétation, du sable et de la pierre. Magnifique !

Puis c'est la Laguna Verde située au pied du volcan Licancabur. C'est la laguna la plus profonde (jusqu'à 9m) et dont la couleur est due au minéraux présent : arsenic, zinc, phosphore, cuivre et lave volcanique. Autant dire qu'elle est un peu toxique la demoiselle !

La couleur verte n'apparaît que lorsque le vent souffle...et la chance est avec nous, le vent se lève au bout de quelques minutes...Encore un OUAH !!!!

Après ce spectacle, nous nous rendons aux Aguas Termales pour un petit bain dans une eau entre 35 et 40°C ! Le tout face à la Laguna Saltada, aux flamands roses et aux montagnes ! Y a pire pour se baigner !

On ne mollit pas, après un rapide déjeuner, nous voilà aux Geisers Sol de Manana, où règne une grosse activité volcanique ! Pas la peine de trouver des synonymes : OUAH !

La cerise sur le gâteau, le clou du spectacle, le pompon sur le chapeau nous attends pour la fin de journée avec la Laguna Colorada... C'est la plus grande (60km²) et elle ne gèle pas car il y a des sources thermales autour. Sa couleur rouge est due aux pigments présents dans le phytoplancton dont se nourrissent les flamands roses. 1h de balade (avec un vent à décorner les bœufs!) à admirer de vraiment très près les flamands roses, le bofedale (végétation typique de l'altiplano qui retient l'eau comme une éponge et sans laquelle tout serait sec), le paysage...

Un énorme OUAH où on a du se dire au moins 50 fois : « non mais t'as vu ça, c'est dingue comme c'est beau ! »

Nous dormons à Villa Mar (dans les mêmes conditions que la nuit précédentes, donc toujours pas de douche!) après avoir englouti 277kms !


J3 et c'est reparti pour une journée de dingue !

On commence par des formations rocheuses : la Copa del Mundo, El Arbol de Piedra, El Camel et Italia Perdida.

Pour la petite histoire, le dernier nom vient d'une famille italienne en balade dans le coin en vélo il y a 35 ans...Ils sont restés 3 jours puis ont mystérieusement disparu..On a retrouvé leurs vélos, puis plus tard leurs habits en haut d'une montagne...On dit que c'est le diable qui serait venu....

Nous passons 1h à escalader, admirer, prendre (des tonnes!) de photos, voire des vizcachas... Le pied !

Puis c'est la Laguna Vinto avec ses lamas et ses flamands roses. Allez pour le plaisir : OUAH !

Pour info, il y a 3 sortes de flamands : les Andins, les Chiliens et les James. Ceux-ci sont les Andins, les autres arrivent quand il fait plus chaud. Bon ne me demandez pas les différences entre les 3, j'ai pas demandé par peur que mon espagnol limité ne suffise pas pour comprendre un cour d’ornithologie ! Mais promis je vais chercher !

La Laguna Negra où l'on marche sur le bofedale puis le Canyon del Anaconda avec un vent de fou (OUAH!) viennent compléter la journée !

Un peu de route et l'on arrive à Puerto Chuvica, aux portes du Salar dans un hôtel de sel (rempli de français!). C'est rigolo, les lits, les tables, les tabourets et le sol sont en sel ! Pour le plus grand plaisir des enfants qui font des châteaux...de sel !!!

Un petit en cas et on reprends la route pour le Salar pour admirer le coucher de soleil... Sans mot tellement c'était beau... Le tout avec un petit verre de vin ! Que demande le peuple ! Les enfants resteront dans la voiture parce que ça meule un peu quand même !

225 kms de plus et cette journée restera gravée dans nos mémoires ! OUAH !


J4, c'est le dernier jour ! Réveil à 5h et départ à 5h30 pour voir le lever de soleil cette fois !

Pendant que les enfants restent au chaud dans la voiture, nous montons sur l'Isla Incahuasi et ses cactus millénaires. Nous sommes congelés et émerveillés devant ce spectacle...

Un petit déjeuner sur le Salar et nous nous rendons au milieu de l'immensité blanche (c'était pas vraiment le milieu mais on était seul au monde avec une étendue blanche à perte de vue, du coup pour moi c'était le milieu!). Une séance photo à jouer avec les perspectives : nous y passons une heure à nous amuser comme des enfants (sauf Morgan qui décrète qu'il fait grève de photo ce matin....).

Le Salar d'Uyuni est le plus grand désert de sel au monde (12000km²). Il s'étend d'environ 20cm par an !!! Le sel y est exploité en saison des pluie. On y trouve également le plus important gisement de lithium au monde (le pays disposerait de plus de 9 millions de tonnes de matière première...)


Petit cours gratuit :

La course des constructeurs automobiles vers le «tout électrique» entraîne dans son sillage l’ensemble de la chaîne d’extraction et de production du lithium, principal composant des batteries des téléphones portables, des ordinateurs… et des voitures électriques.

Depuis 2011, le prix de la matière première a explosé. Dans certains contrats, la tonne s’échangeait à près de 4300 dollars en 2011, contre plus de 12 000 dollars début 2017. L’an dernier, le prix de «l’or blanc» a augmenté de 60%....

Ça laisse rêveur..ou pas...

La nationalisation de l’ensemble des ressources naturelles du pays mise en place par le président, Evo Morales, n’a pas profité (ou bien si...) à la Bolivie, qui accuse désormais du retard sur ses voisins argentins et chiliens dans la course au lithium. Evo Morales a freiné l’ouverture des frontières aux entreprises privées étrangères, et ainsi limité considérablement l’exploitation du sol, en décourageant (pour l'instant..) les exploitants miniers.



Nous traversons le Salar pour arriver à l 'entrée où trône la statue du Dakar...quel dommage de penser que tout ce beau monde surmotorisé passe par un endroit pareil...mais bon quand on pense aux retombées économiques, une fois de plus la nature ne fait pas le poids...

Un dernier arrêt au cimetière de trains d'Uyuni, qui n'a rien d'exceptionnel si ce n'est de permettre aux enfants de se défouler en escaladant les épaves ! Pour la sécurité tu repassera...Parents indignes !


Ça y est c'est fini... Nous quittons nos deux mangeurs de coca (ou plutôt « chiceurs », c'est la deuxième utilité!) avec des caisses de « gracias ». Enselmo et Hector ont été aux petits soins pour nous. La cuisine, les explications, la patience avec les enfants (qui ont du toucher à tous les boutons de la voiture et ont laissé de belles empreintes de mains sur le pare-brise!), l'apéritif du dernier soir...et j'en oublie...encore une fois : GRACIAS !!!!

Nous avons passer 4 jours avec les mêmes vêtements (je vous passe le chapitre sur l'odeur!), à parcourir des centaines de kilomètres dans des paysages grandioses, magnifiques, superbes, à en prendre pleins les yeux, à faire des centaines de photos (désolé je ne suis pas arrivée à choisir!), à nous extasier devant ce que la nature peut produire de plus beau.

Bref, un dernier mot pour qualifier cette expérience : OUAH !